Pourquoi il existait des auberges à Pont d’Inca
Es Pont d’Inca est le centre historique le plus récent de Marratxí, mais également celui qui s’est développé le plus rapidement, grâce à son emplacement stratégique autour de la route d’Inca et à la frontière de la ville. Grâce à sa localisation, différentes auberges ont été établies à partir de la moitié du XIXe siècle. Les voyageurs étrangers qui venaient en ville avaient besoin d’un endroit où se loger, que ce soit pour s’abriter, manger ou dormir, car les portes de Palma étaient fermées la nuit et n’ouvraient que le lendemain. Il était donc courant pour ces voyageurs de passer la nuit dans ces auberges et de repartir le matin à la première heure.
Ces constructions étaient généralement situées en bordure des rues principales qui reliaient les villages à la ville. Ces chemins étaient particulièrement empruntés par les travailleurs et travailleuses, comme les habitants de la campagne qui allaient vendre leurs biens au marché de Palma – muletiers – ou par des personnes qui voyageaient pour d’autres raisons. Malgré les autres auberges qui se trouvaient également entre Pont d’Inca et Palma, beaucoup préféraient s’arrêter à Marratxí car ils affirmaient que le vin était meilleur et moins cher.
Comment les différencier
D’un point de vue architecturale, elles ne sont pas très différentes des habitations typiques de Majorque, mais elles se caractérisent par leur taille plus grande que les maisons habituelles, dont la façade principale possède un grand porche avec des piliers et des colonnes qui pouvait occuper tout le bâtiment, autant en largeur comme en hauteur. En ce qui concerne l’agencement intérieur, le plus courant était d’utiliser le rez-de-chaussée comme une grande salle à manger et cuisine dans une seule pièce. L’étage du haut était réservé aux chambres où les habitants dormaient ensemble.
En 1902, après que la destruction des murailles de Palma, ces constructions ont perdu leur signification et ont été reconverties au début du XXe siècle. Aujourd’hui, nous pouvons identifier dans quelques bâtiments de l’actuelle avenue de Antoni Maura des vestiges de ces anciennes auberges, particulièrement reconnues pour leur porche à arcades.
Par exemple, les numéros 12 et 45 sont des bâtiments qui ont conservé un type de porches qui a presque disparu dans le centre, car une grand partie des bâtisses qui ont survécu au passage du temps sont aujourd’hui configurées avec des arcs surbaissés. Nous pouvons trouver d’autres exemples à ca’n Berruga (n°24), ca’n del Valle (n°28), ca’n Ferrer (n°26) et ca’n Vermell (n°71-73). Il est encore possible de distinguer les arches sur d’autres façades, qui sont aujourd’hui murées.
